

Israël transforme 30% de Gaza en zone tampon
L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir transformé en zone tampon 30% du territoire palestinien de la bande de Gaza, où elle poursuit sans relâche son offensive dévastatrice et meurtrière.
Israël a aussi exclu l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où il assiège quelque 2,4 millions de Palestiniens depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
A Gaza, la Défense civile locale a fait état de 11 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, tués mercredi dans de nouveaux bombardements israéliens.
Après deux mois de trêve, l'armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre dans la bande de Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu estimant qu'une pression militaire accrue forcerait le Hamas à rendre les otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.
"Environ 30% du territoire de Gaza est désormais désigné périmètre de sécurité", a indiqué dans un communiqué l'armée qui cherche à étendre son contrôle sur de vastes pans de l'enclave palestinienne limitrophe du sud d'Israël.
L'armée a aussi indiqué avoir attaqué environ 1.200 "cibles terroristes" par voie aérienne et procédé à plus de 100 "éliminations ciblées" depuis le 18 mars.
- Vidéo d'otage -
De son côté, le Jihad islamique, un groupe armé palestinien allié du Hamas, a publié une vidéo d'un otage israélo-allemand en vie, qui s'identifie comme Rom Braslavski, un agent de sécurité qui avait 21 ans au moment de son enlèvement.
Dans cet enregistrement de près de sept minutes, manifestement tourné sous la contrainte, l'otage supplie M. Netanyahu et le président américain Donald Trump d'obtenir sa libération.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, examine actuellement une proposition israélienne de trêve, transmise par les médiateurs égyptiens.
Israël ne s'est pas exprimé publiquement sur cette proposition qui impliquerait une libération d'otages par étapes.
La trêve du 19 janvier au 17 mars avait permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.
- "Fosse commune" -
"Aucune aide humanitaire n'entrera à Gaza", a affirmé de son côté le ministre de la Défense, Israël Katz, dont le pays accuse le mouvement islamiste palestinien Hamas de détourner l'aide.
Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire depuis le 2 mars dans Gaza, où le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a parlé de "probablement la pire" situation humanitaire depuis le début de la guerre.
"Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide", a dénoncé l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
"Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza", a dit Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.652 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.025 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne il y a 18 mois.
- "Quelle est la faute des enfants" -
"On a accepté la faim, de tout perdre, les privations, la perte de notre père, de notre mère, de proches mais quelle est la faute de ces enfants?", demande Soheir, une déplacée palestinienne qui a perdu sa soeur dans une frappe à Gaza-Ville.
Environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés dans la bande de Gaza depuis le 18 mars, a indiqué l'ONU alors que près de la totalité des habitants du territoire ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre.
La petite enclave souffre d'une pénurie de nourriture, d'eau, de carburants et d'autres produits de première nécessité, selon l'ONU et les organisations humanitaires.
A.Noel--PP